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Production laitière en baisse et prix en hausse en 2023

La collecte française de lait de vache a diminué de 2,7 % entre 2022 et 2023, marquée par des disparités régionales.

Malgré une météo plus favorable, la collecte française de lait de vache a reculé en 2023, marquée par des disparités entre les bassins de production. Le prix du lait se redresse, lui, pour atteindre 460,5 €/1 000 l.

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Avec 22,7 milliards de litres en 2023, la collecte de lait de vache français a diminué de 2,7 % par rapport à 2022. C’est ce qu’observe FranceAgriMer dans son bilan du marché des produits laitiers publié le 16 février 2024. Globalement, les conditions météorologiques ont été plus clémentes. Si la pluviométrie suffisante a permis une bonne pousse de l’herbe et une récolte de fourrages en quantité, la collecte laitière a été touchée par des vagues de chaleurs successives à la fin de l’été. Les tempêtes et inondations de l’automne ont quant à elles retardé la reprise saisonnière.

Des disparités régionales

Conséquence de la baisse du cheptel laitier (-2,9 % sur un an), le nombre de livreurs s’est réduit de 4,5 % entre 2022 et 2023, avec en moyenne 43 390 producteurs collectés chaque mois. Toutefois, des disparités entre les différents bassins de production existent et ont influencé les collectes régionales. « La collecte bretonne a plus fortement reculé que la moyenne française (- 3,3 %), de même qu’en Pays de la Loire (- 4,0 %), tandis que la collecte a connu un repli très modéré en Normandie (- 0,3 %) et dans les Hauts-de-France (- 0,7 %) », explique FranceAgriMer.

Dans le même temps, la maladie hémorragique épizootique (MHE) a fait son apparition en France. « Cette maladie a pu toucher des animaux laitiers, qui perdent alors leur production, sans qu’on puisse relier la baisse de la collecte régionale uniquement à ce facteur », souligne l’établissement public. L’identification de nouveaux cas de MHE pourrait ainsi venir perturber la production laitière en 2024 dans les régions productrices.

Du côté des fabrications, la baisse de la collecte laitière entraîne dans son sillage tous les produits, à l’exception des fromages blancs (+2,2 %) et des crèmes conditionnées (+2,3 %). Si les fabrications de beurre, fromages et poudres de lait ont fléchi, respectivement de -1,2 %, -2,6 % et -4,5 % en glissement annuel, celles de laits conditionnés et de yaourts sont restées stables.

Le prix du lait s’améliore

Concernant le prix du lait, celui-ci s’établit à 460,5 €/1 000 l en 2023, soit une hausse de 24,9 € par rapport à 2022 (+5,7 %). Conséquence de l’amélioration de la qualité, le prix réel du lait a légèrement progressé (+ 27,3 €/1 000 l) pour atteindre 487,2 €/1 000 l. Toutefois, cette hausse est contrastée. Après deux années d’augmentations mensuelles quasiment ininterrompues et sans baisse saisonnière, le prix du lait s’est érodé progressivement en 2023 pour repasser sous son niveau de 2022 à partir du mois d’octobre. « En parallèle, les coûts de production sont restés à des niveaux élevés », indique FranceAgriMer.

Les hausses de prix ont plus ou moins pénalisé les achats de produits laitiers en 2023. En moyenne, les achats des ménages français ont diminué sur la période pour le beurre (-5,1 % sur un an), le lait conditionné (-3,1 %) et les ultra-frais (-1,1 %) à l’exception des yaourts nature (+2,3 %). Les crèmes et fromages de vache ont, quant à eux, progressé en volume de 3,4 % et 0,5 % respectivement.

Le solde commercial remonte

En 2023, le solde commercial des échanges français de produits laitiers s’est redressé de 253 millions d’euros par rapport à 2022, pour s’établir à + 3,23 milliards d’euros. Cette évolution s’explique par plusieurs dynamiques. D’une part, les importations de produits laitiers ont reculé sur un an (- 2,3 % en valeur), et d’autre part, les exportations ont progressé de 1,3 % en valeur. La progression des exportations en valeur est portée par plusieurs produits : les fromages (+7,7 %), les crèmes (+22,7 %) et les yaourts et laits fermentés (+13,6 %) notamment.

Si le total des importations a reculé en glissement annuel, cette évolution cache de fortes disparités selon les familles de produits. Les importations de laits liquides ont augmenté de 22,9 % en valeur, traduisant un net renforcement en volume (+12,6 %). De même pour les importations de fromages qui bondissent de 8,8 % en valeur et de 4,3 % en volume. Les arrivées se renforcent depuis les principaux fournisseurs de la France, à savoir l’Allemagne (+ 41,5 %) et les Pays-Bas (+ 27,2 %).

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